BÜCHERKISTE
Molière - "L'avare"
Der 1622 in Paris geborene
Jean-Baptiste Poquelin schrieb unter dem Pseudonym
Molière bis zu seinem Tod 1673 Theaterstuecke (von
denen sehr beruehmt "Der eingebildete Kranke") und ging
als einer der bedeutendsten franzoesischen Schriftsteller
in die Geschichte ein.
Der Geizige, "L'avare", ist ebenfalls
eine bekannte und auf vielen Buehnen der Welt
aufgefuehrte Komoedie.
Es geht um einen sehr knickerigen,
aber dennoch aeusserst wohlhabenden Witwer, Harpagon, der
ankuendigt, seine Tochter zu ihrer grossen Unmut mit
einem reichen, alten Bekannten zu verheiraten und selbst
um die Gunst einer wesentlich juengeren Frau zu buhlen
und um ihre Hand anzuhalten. Schnell stellt sich heraus,
dass eben jene Frau die heimliche Geliebte seines Sohnes
ist und dass seine Tochter bereits mit einem der
Hausangestellten liiert ist. Durch List und Tricks
gelingt es den beiden Kindern mithilfe weiterer Personen,
dem Vater seinen im Garten versteckten Schatz zu rauben
und ihn schliesslich damit zu erpressen. Das Ende bringt
(wie Komoedien es eben an sich haben) Zufriedenstellung
fuer alle beteiligten Personen - zwei glueckliche
Paerchen und einen gluecklichen Harpagon, der seinen
Schatz letztlich ueber seine Liebe stellt.
Mir hat dieses kurze Stueck von
Molière vor allem wegen seiner bestechlichen
Witzigkeit sehr gut gefallen. Ueberspitzt und satirisch
karikiert er Personen, stellt sich als Autor aber
gleichzeitig souveraen ueber sie, indem er sich permanent
ueber sie lustig macht und auf intelligente Art und Weise
das Publikum bzw. den Leser zum Lachen bringt. Ich bin
begeistert von einem schlichten, aber raffinierten Stil,
von einer pfiffigen Geschichte, die mit Klischees und
Verwechslungen spielt und einer dennoch profunden
Wahrheit, die im Kern versteckt ist!
Cosima Kiessling
LA FLECHE: Hé bien! Je sors.
HARPAGON: Attends. Ne m'emportes-tu
rien?
LA FLECHE: Que vous
emporterais-je?
HARPAGON: Vien ça, que je voie.
Montre-moi tes mains.
LA FLECHE: Les voilà.
HARPAGON: Les autres.
LA FLECHE: Les autres?
HARPAGON: Oui.
LA FLECHE: Les voilà.
HARPAGON: N'as-tu rien mis ici
dedans?
LA FLECHE: Voyez vous-même.
HARPAGON (Il tâte le bas de ses
chausses): Ces grands hauts-de-chausses sont propres
à devenir les receleurs des coses qu'on
dérobe; et je voudrais qu'on en eût fait
prendre quelqu'un.
LA FLECHE: Ah! qu'un homme comme
cela mériterait bien ce qu'il craint! et que
j'aurais de joie à le voler!
HARPAGON: Euh?
LA FLECHE: Quoi?
HARPAGON: Qu'est-ce que tu parles de
voler?
LA FLECHE: Je dis que vous fouillez
bien partout, pour voir si je vous ai volé.
HARPAGON: C'est ce que je veux
faire.
(Il fouille dans les poches de La
Flèche)
LA FLECHE: La peste soit de l'avarice
et des avaricieux!
HARPAGON: Comment? Que dis-tu?
LA FLECHE: Ce que je dis?
HARPAGON: Oui: qu'est-ce que tu dis
d'avarice et d'avaricieux?
LA FLECHE: Je dis que la peste soit de
l'avarice et des avaricieux!
HARPAGON: De qui veux-tu parler?
LA FLECHE: Des avaricieux.
HARPAGON: Et qui sont-ils ces
avaricieux?
LA FLECHE: Des vilains et des
ladres.
HARPAGON: Mais qui est-ce que tu
entends par là?
LA FLECHE: De quoi vous mettez-vous en
peine?
HARPAGON: Je me mets en peine de ce
qu'il faut.
LA FLECHE: Est-ce que vous croyez que
je veux parler de vous?
HARPAGON: Je crois ce que je crois;
mais je veux que tu me dises à qui tu parles quand
tu dis cela.
LA FLECHE: Je parle... je parle à
mon bonnet.
HARPAGON: Et moi, je pourrais bien
parler à ta barrette.
LA FLECHE: M'empêcherez-vous de
maudire les avaricieux?
HARPAGON: Non; mais je
t'empêcherai de jaser, et d'être insolent.
Tais-toi.
LA FLECHE: Je ne nomme personne.
HARPAGON: Je te rosserai si tu
parles.
LA FLECHE: Qui se sent morveux, qu'il
se mouche.
HARPAGON: Te tairais-tu?
LA FLECHE: Oui, malgré moi.
HARPAGON: Ha! ha!
LA FLECHE: (lui montrant une des
poches de son justaucorps) Tenez, violà encore une
poche; êtes-vous satisfait?
HARPAGON: Allons, rends-le-moi sans te
fouiller.
LA FLECHE: Quoi?
HARPAGON: Ce que tu m'as pris.
LA FLECHE: Je ne vous ai rien pris du
tout.
HARPAGON: Assurément?
LA FLECHE: Assurément.
HARPAGON: Adieu: va-t'en à tous
les diables.
|